On the road again!

Thaïlande

Elephant Nature Park

Here we go ! On se réveille tout excités… aujourd’hui, on a rendez-vous avec les éléphants !

On engloutit notre petit déjeuner puis on s’installe devant notre hôtel en attendant le véhicule qui doit venir nous récupérer.

Quand on a acheté nos billets pour la Thaïlande, on s’est vite dit : “cool, on va pouvoir se balader à dos d’éléphants”. Alors on s’est renseigné un peu, et on a découvert l’envers du décor, et comment ces animaux sauvages sont torturés, attachés, affamés, battus afin de les “briser” pour qu’ils se soumettent aux volontés de l’homme. On a aussi découvert l’existence de plusieurs centres travaillant à récupérer, soigner et réhabiliter ces éléphants. Il est possible d’y passer la journée, en compagnie des éléphants. Pas de balade sur leur dos, mais il est possible de marcher avec eux, se baigner avec eux et les nourrir.

L’Elephant Nature Park où nous nous rendons a été le premier sanctuaire pour éléphants en Thaïlande. Il existe depuis 1984. Ils ont commencé avec 7 éléphants sauvés, tous très vieux ou très abîmés. Aujourd’hui, ils ont plus de 70 éléphants, dont certains nés sur place.

Les touristes étant de plus en plus informés des conditions de vie des éléphants boudent les activités de riding. Si bien que de plus en plus de parcs se convertissent en centre de soin.

Nous avons choisi de passer par la Save Elephant Fondation car chez eux le sauvetage n’est pas une reconversion mais une vocation. D’ailleurs dans la journée, nous avons croisé un autre groupe se baignant avec 4 éléphants. Les guides remplissent les trompes d’eau pour asperger les visiteurs, puis les gens se font porter par l’éléphant sur sa trompe, telle une balançoire, pendant qu’un photographe immortalise la scène. Pas de fouet ni de pique, mais ce show nous dérange et cela conforte notre choix. L’Elephant Nature Park traite l’animal avec respect. Bien sûr, dans la journée, on s’interroge sur cette fausse liberté, les éléphants n’ont pas choisi d’être là à se promener et se baigner avec nous, leur place serait à l’état sauvage. Mais il faut bien rentabiliser le projet. Il faut savoir que les éléphants sauvés doivent être rachetés, plusieurs dizaines de milliers d’euros, puis que chaque bête mange 200kg de fruits par jour. Certains sont traumatisés, d’autres gravement blessés... Les soins et le personnel coûtent de l’argent, et ce même s’ils sont aidés par les touristes “bénévoles” qui payent pour travailler ici à la semaine.

Le ticket basique coûte 65 euros et permet l’accès au parc principal. Outre l’observation des éléphants, il offre quelques interactions telles que nourrir les éléphants (derrière une barrière) ainsi qu’un rapide bain. Mais les avis que nous avons lus ne nous ont pas convaincus. Les groupes s’enchaînent et il y aurait pas mal d’attente entre chaque activité. Nous avons donc choisi la formule Care for Elephant qui pour 160€ (une petite fortune en Thaïlande) permet une vraie journée avec les éléphants.

Un peu après 8h, le mini van est là. On est les premiers à bord. On récupère 5 autres personnes à leur hôtel. La circulation est compliquée ce matin à Chiang Mai car la princesse visite l’université, on se retrouve coincés dans les bouchons. Une fois sortis de la ville, on nous passe un film expliquant les actions et la philosophie du parc, mais nous connaissions déjà presque tout et on se serait passé des images des séances de torture. On apprend cependant qu’en plus des éléphants, le parc accueille plusieurs centaines de chiens et chats. Ils ont été sauvés de la noyade lors de grosses inondations il y a plusieurs années et personne n’a voulu les récupérer.

Un peu avant d’atteindre le parc, on récupère 3 autres personnes, nous voici au complet. Notre groupe nous surprend un peu. Jusque là nous n’avions croisé que des backpackers trentenaires européens logeant dans des guesthouse bon marché. Nous sommes ici avec des américains (Canada, USA, Argentine) ayant 15 à 25 ans de plus et logeant dans des complexes très luxueux. Il n’y aura que très peu d’interactions au cours de la journée, chacun préférant rester dans son coin.

Mint, notre guide, nous présente les 4 éléphants avec qui nous allons passer la journée. Deux adultes, un mâle et une femelle de 45 et 56 ans, ainsi que 2 éléphanteaux. Les éléphants vivent en troupeau et sont très protecteurs les uns envers les autres, en particulier envers les plus jeunes. Mint nous demande de rester sur nos gardes, un des petits est un peu fou-fou, et même s’il a perdu sa mère, cette famille recomposée a tissé des liens très forts, il ne faut donc pas trop coller les petits.

On commence par nourrir les éléphants, encore dans leur enclos. Ce premier contact est très impressionnant malgré la barrière. Ils attrapent avec leur trompe les fruits qu’on leur tend, puis les avalent. Leur agilité, leur précision et leur force sont surprenantes.

Après cela, on se met en route pour un mini trek dans la jungle. On récupère chacun une bouteille d’eau et un sac de fruits, puis on suit un sentier le long de la rivière.

Chaque éléphant a un mahout pour l’accompagner. La relation entre l’homme et l’animal est forte. Les éléphants obéissent à certains ordres, comme quoi, en remplaçant la violence et la douleur lors des échecs par de l’amour et des récompenses lors des succès, on peut avoir de très bons résultats !

Les éléphants connaissent le chemin par coeur. Le petit fou-fou caracole en tête, son maître a du mal à le suivre et le résonner. D’ailleurs, il a une cloche pour qu’on puisse le suivre et le retrouver au bruit. Les deux adultes suivent, et le second éléphanteau ferme la marche. Quant à nous, on passe d’un éléphant à un autre, ils ont bien compris que nous avons les sacs avec les fruits et nous considèrent un peu comme des distributeurs à manger. Dès que l’on arrive à leur hauteur, ils tendent la trompe. La femelle est très marrante, elle marche carrément la bouche ouverte en attendant de pouvoir y glisser une pastèque.

Après quelques mètres, le petit fou se jette dans les plantes en contrebas. On ne voit que les feuilles bouger et on entend sa sonnette. Son mahout lui court après. Des chiens qui nous ont suivis partent en courant après eux, et une bagarre éclate. D’un coup l’éléphant mâle fait une embardée vers le petit. Pas de mal, mais les quelques touristes qui étaient à côté de lui ont eu peur. Tout mouvement brusque d’un animal de plusieurs tonnes à de quoi effrayer !

On poursuit la balade, distribuant nos fruits, observant avec respect ces animaux majestueux. Devant nous les fesses fripées d’un éléphant qui gambade. Derrière, cette longue trompe qui essaye de se servir dans nos sacs. Dire que jusqu’il y a peu ils n’avaient connu des hommes que la souffrance…

Un peu plus loin le chemin se resserre. Les éléphants attendent là tandis que l’on rejoint une petite cabane où le repas nous attend. Il s’agit d’un buffet végétarien composé d’une dizaine de plats. Du riz, différentes sortes de pâtes, plein de légumes et même des frites. On attrape une assiette dans laquelle on verse une cuillère de chaque plat. Tout est délicieux !

Une fois rassasiés, on se met en maillot de bain, il est l’heure de faire trempette avec les éléphants. On rejoint la petite famille où on l’avait laissée. Ils sont déjà dans l’eau. Le petit fou-fou se frotte les fesses sur les pierres situées sur l’autre rive.

On descend dans l’eau avec un seau, puis on “joue” à les arroser. Tandis que tout le monde s’occupe des deux grands, Emilie et moi avons le petit calme pour nous tout seul. Emilie rate l’éléphant qui a bougé et c’est son mahout qui se prend toute l’eau dans la tête. Un peu plus loin, le mâle aspire plein d’eau avec sa trompe et m’envoie une bonne rasade dans le dos.

Les mahouts font se rallonger les éléphants dans l’eau lorsqu’ils font mine de partir. Il faut bien que le touriste en ait pour son argent… Mais cela ne dure pas longtemps, ils en ont marre et reviennent sur la rive. On leur donne leur récompense : plein de courgettes.

Nous attrapons de grandes bouées et retournons à la cabane en se laissant porter par le courant. On enfile des vêtements secs puis on reprend en sens inverse le chemin de ce matin.

Les éléphants ont un peu d’avance sur nous, ils sont partis pendant que l’on se changeait. On est un peu déçu mais c’est aussi l’occasion d’admirer la superbe jungle qui nous entoure.

Lorsqu’on rejoint les éléphants, on nous redonne des sacs remplis de fruits, et la distribution des bananes et citrouilles recommence.

La balade passe trop vite. Nous sommes déjà de retour au point de départ, il est l’heure de dire au revoir à ces 4 éléphants.

En voiture, on rejoint le camp principal situé à côté. Biscuits, thé et… passage à la boutique cadeau pour payer la journée.

Pour finir, on nous emmène voir les tout jeunes éléphanteaux. Impossible de s’approcher, la maman veille. Et elle n’est pas la seule. Dès qu’on arrive, toute la tribu se resserre, les petits au centre. Un guide fait rouler un ballon vers eux. Le petit veut jouer avec, il commence à grimper dessus mais très rapidement les parents renvoient la balle et récupèrent le bébé.

Il est presque 16h, on reprend la route vers Chiang Mai. Encore et toujours des bouchons, le trajet de 90 minutes en prend 150. Malgré le fort trafic et les voitures qui s’engouffrent n’importe comment, les thaïs restent calmes. Pas un cri, pas un klaxon. On nous dépose à l’hôtel à plus de 18h. Nous sommes vidés, et déjà on se repasse les nombreuses photos de cette belle journée.