Retour à Bangkok
C’est notre dernier réveil dans le sud. On est pas vraiment triste de quitter Ao Nang. Si les plages et les îles sont superbes, on y tourne vite en rond, et on regrette presque de ne pas avoir passé un jour de plus à explorer la diversité et la richesse culturelle du nord, qui nous semblent tellement plus authentiques que cette station balnéaire occidentalisée par le tourisme de masse. Une chose est sûre, ce voyage aura un impact sur nos futurs voyages. On essayera bien plus de sortir des sentiers battus.
Pas de précipitation ce matin, notre taxi ne vient nous chercher qu’à midi. Et tant mieux car il y a une coupure de courant sur tout l’hôtel, donc plus d’eau chaude ! On pensait au début profiter de la piscine pour notre dernière matinée mais le ciel est couvert, cela ne donne pas envie. Et puis les travaux proches continuent en ce lundi matin bousculant le calme auquel nous sommes habitués. En plus de ça, avec le changement de chambre dans la précipitation hier soir, nos affaires sont en vrac, les valises vont prendre plus de temps à être bouclées.
Vers midi, le taxi partagé arrive. On est les deux derniers à y monter. Tant mieux, on en a marre de faire la tournée des hôtels pour attendre les gens. L’aéroport de Krabi est très rustique. Pas de tapis roulant pour les bagages. On les dépose sur de grosses balances et des gens viennent les chercher. Même ambiance dans le hall d’embarquement. Pas de climatisation mais des ventilateurs aux 4 coins de la salle. Il n’y a pas non plus de panneaux d’affichage, mais des hôtesses qui font le tour en montrant un papier sur lequel est imprimé le numéro du vol qui va embarquer.
Nous voyageons avec Smile Thai (et non Air Asia comme le vol précédent). Leur cabine est plus spacieuse. J’avais oublié avoir pris un pack avec bagage en soute et repas… On a déjà mangé en attendant le vol alors qu’on nous sert un sandwich… Il est à base de poisson froid dans une sauce. Pas fameux.
Un peu plus d’une heure plus tard, on arrive à Bangkok. Le premier truc qui nous choque est la pollution. Plus l’avion se rapproche du sol plus l’horizon semble se flouter dans un brouillard gris. On éprouve quand même une pointe de nostalgie. Voici la toute dernière étape de notre voyage. On retrouve ainsi l’aéroport où tout a commencé. On récupère les sacs à dos puis on prend l’Air Link pour rejoindre la ville. On achète nos tickets et on a la surprise de voir qu’au lieu d’un billet au format carte, le distributeur nous donne un jeton. Il est magnétique et il faut le passer devant la borne pour l’ouvrir. Les thais sont bien disciplinés, attendant dans les zones marquées au sol, laissant ainsi la voie libre pour ceux qui descendront. Ça nous change de Paris ! Quand le métro arrive, tout le monde descend (on est au terminus), puis les portes se ferment sans que personne n’ait essayé de monter. Des agents de sécurité parcourent les rames pour les vérifier et quand il sont sûrs que tout est safe, les portes se réouvrent et on peut entrer.
C’est un métro aérien, ce qui est bien plus agréable qu’être dans le noir sous terre et nous permet de voir un peu la ville. Les autoroutes (aériennes elles aussi) sont très encombrées. Elles se croisent sur plusieurs niveaux, se rejoignent par endroit, dessinant des formes assez surprenantes. Plus on se rapproche du centre ville et plus le contraste est marquant entre les grandes tours de verre et d’acier modernes et les petites constructions en tôle aux allures de bidonville. À chaque station, un agent (du métro ?) s’assure que tout se passe bien. Quand le train démarre, il lui fait un salut militaire. Étrange. Cinq stations plus loin, on arrive à proximité de notre hôtel. Il n’y a que 10 minutes de marche, mais la chaleur, la circulation et le poids de nos sacs (qui ont bien grossi depuis notre arrivée) les rend difficile.
Dès que l’on arrive au Royal View Resort Rangnam Hôtel, on nous prend nos sacs, on nous sert un petit encas (riz coco) et un rafraîchissement (agrumes et gingembre). On nous installe sur des canapés et la réceptionniste quitte son comptoir et vient nous rejoindre pour signer les papiers et payer la chambre. Elle nous accompagne jusqu’à la chambre et ne nous laisse pas prendre nos sacs, le service d’étage nous les déposera plus tard. On est pas habitué à un tel accueil !
Notre chambre est au 7ème étage, elle a un petit balcon qui donne sur la ville et en particulier sur la Baiyoke Tower (la tour la plus haute de Bangkok). À 18h, une musique retentit (dans toute la ville ?). Les piétons et les coureurs s’arrêtent net dans la rue. Pendant quelques secondes la ville est comme paralysée. Puis la musique s’arrête et la vie reprend. Dans la chambre, un petit papier intitulé “souvenirs” liste le prix de chacun des objets de la chambre. On peut tout emporter, mais… il faudra payer ! Il y a dû y avoir un paquet de vols pour en arriver là.
On redescend ensuite pour déposer notre linge à laver. Dans tous les précédents hôtels, la lessive se paye 50 bahts le kilo. Ça nous a permis de faire une lessive tous les 4 jours pour presque rien. Ici c’est un système de pressing comme chez nous, où chaque article se paye à l'unité. Non merci. On achète un petit sachet de lessive à 5 bahts dans le 7eleven d’à côté et on lave les quelques vêtements dont nous aurons besoin pour finir le séjour à la main !
On voulait monter sur la Baiyoke Tower mais nous sommes arrivés en ville lorsque le soleil se couchait… Ce serait dommage de ne profiter de la vue que de nuit. On ira donc un autre jour, et on se contente de se balader dans notre quartier.
Rapidement on croise un petit marché. Il y a essentiellement des vêtements, et la clientèle est composée exclusivement de jeunes thaïs. Après 5 jours à côtoyer uniquement des européens et américains à Ao Nang, ça fait un bien fou de revoir des gens d'ici ! On remonte le marché jusqu’à un centre commercial. On hésite mais on se dit que ça fait aussi partie du voyage que de découvrir le quotidien actuel de la Thaïlande. À l’intérieur il y a de nombreux fast food. Devant certains, des thaïs font déjà la queue en attendant qu’une table se libère. On ne croise que très peu d’enseignes connues chez nous. Ce qui nous étonne le plus ce sont les petits stands qui sont installés dans les allées devant les magasins. De la manucure au vendeur de dvd en passant par les vêtements, il y a de tout !
Rapidement, les odeurs de nourriture m’écoeurent. Pour la première fois depuis le début du séjour je suis barbouillé et l’idée de manger un plat thaï épicé et plein de saveurs me donne la nausée. On sort de là et on s’installe dans une sorte de coffee shop, le Mobile Steak and Coffee. Je commande des spaghettis (on est loin de la bolognaise, c’est une sorte de sauce barbecue avec du poulet et du maïs, ça ira très bien pour ce soir). Emilie prend un suki aux crevettes.
Les serveuses sont clairement plus intéressées par la télé que par les clients. On a du mal à avoir un sourire. Entre deux commandes, elles s’installent sur les chaises et regardent une sitcom digne des productions AB. Quand elle est finie, elles zappent vers une sorte de The Voice, puis une nouvelle sitcom aussi mal jouée que réalisée commence. On aimerait bien comprendre ce qu’il se dit !
Après le repas, on se balade encore un peu. On arrive vers un magasin qui ressemble aux Galeries Lafayette de chez nous. De ce qu’on comprend tout est détaxé. On devra s’y reprendre à deux fois avant de trouver l’entrée, et on refuse de nous laisser monter à l’étage… On finit la balade par un détour dans le petit parc devant notre hôtel. De nombreux coureurs font le tour de l’étang. lls ont bien du courage par cette chaleur ! Le parc est bien aménagé. Il y a même une zone avec des appareils de musculation en accès libre. Et un petit kiosque avec des livres accessibles gratuitement, il est juste demandé de les ramener après les avoir finis !
Assez bizarrement, on s’attendait à détester Bangkok, on en a encore rien vu mais on est déjà très contents d’y retrouver la Thaïlande.