Hakone
Il en faut du courage pour aller à Hakone ! Situé à moins de 100km de Tokyo, dans le parc national Fuji, nous avons du enchainer le métro, puis trois trains et enfin le funiculaire !
Mis bout à bout, le trajet ne prend "que" 2h30 (ce qui est quand même pas mal pour environ 80km) mais nous sommes partis avant 9h30 pour une arrivée vers 14h. Chaque changement fait perdre du temps (et encore plus pour les touristes comme nous qui ne savons pas où aller ni où acheter les billets). Le dernier train était d'une lenteur folle et a mis 45 minutes pour faire 8km. Outre le fait qu'il s'arrête trop souvent et trop longtemps, il roule sur une voie ferrée unique, et rentre donc en gare régulièrement pour laisser passer le train qui arrive en face avangt de refaire demi tour. Le funiculaire n'est pas mal dans son genre puisqu'il circule toutes les 20 minutes, il y avait tellement de monde et il semblait tellement lent qu'on a d'ailleurs décidé de finir à pieds malgré nos gros sacs et la forte montée.
Mais à force de courage et de persévérance nous avons fini par atteindre le ryokan où nous allons rester deux nuits. Il s'agit d'une auberge traditionnelle japonaise. Le sol est recouvert de tatamis. La pièce s'articule autour d'une table basse, entourée de cloisons coulissantes. Il n'y a pas de lit puisque nous allons dormir sur des futons, qui ne sont pas encore là et qui sont déroulés chaque soir par le personnel. Il y a des kimonos à disposition, Emilie aborde le sujet plutot sérieusement tandis que je fais le clown.
On dépose nos affaires, et on ressort aussitôt histoire de découvrir un peu le coin. On ne résiste pas à prendre le téléphérique jusqu'à Owakudani. Cette vallée volcanique est impressionnant, de la fumée sort du sol jaune, la forte odeur de souffre nous rappelle l'Islande. Avant, il était possible d'y randonner, mais depuis 2015 l'actvité volcanique est si forte que la zone a été interdite d'accès au public, les gazs qui en émanent étant nocif pour la santé.
On prend ensuite un second téléphérique jusqu'au lac Ashi. Sur la route, on apercoit la silhouette du mont Fuji entre les nuages. Les transports vont s'arrêter dans une heure, on n'ira donc pas plus loin et on fait demi tour pour rentrer. On reviendra demain, se balader plus en profondeur et même faire une petite croisière, mais pour l'instant, il faut reprendre les deux téléphériques et le funiculaire... on a vraiment la sensation de n'avoir rien fait d'autre que des transports en commun de notre journée...
Il fait bien froid, pas de doute, on est bien à la montagne. On arrive gelé au ryokan mais ce n'est pas grave puisque, grave à toute l'activité géothermique du coin, celui ci est doté de onsens. Il s'agit de bains chauds dont la source est naturelle. On privatise celui qui est à l'extérieur, c'est quand même plus rigolo. On met nos maillots de bain, on attrappe une serviette et c'est parti ! L'employé que l'on croise dans les couloirs semble un peu choqué de nous voir si peu vêtus, et ce n'est qu'une fois arrivé au onsen que l'on apprend le fonctionnement des bains traditionnels japonais : il faut y venir tout habillé avec juste une serviette, puis se mettre tout nu, passer dans une première pièce pour prendre une douche assis (a priori c'est important de ne pas la prendre debout...) et enfin, rentrer dans le bain chaud ! On le saura pour la prochaine fois. L'eau est vraiment très chaude, si bien qu'il est difficile d'y rentrer au début. Avec un peu de temps, on fini par s'y faire, mais au bout de 15 ou 20 minutes, on en peut plus ! On sort de plus en plus de l'eau pour alterner le froid et le chaud, et on fini par abdiquer et sortir définitivement. De toute facon, il va bientot être l'heure de se préparer pour manger. En tout cas, on repart de là détendus.
On est attendu à 18h30 pour le repas. La plupart des gens ont mis les kimonos, Emilie est décue elle voulait mais n'a pas osé. 8 plats au programme : des sashimis, une fondue japonaise, du boeuf tellement tendre qu'il fond dans la bouche, du poisson cuit au sel, des tempuras, des nouilles... Le tout très raffiné, c'était excellent ! Et également assez ludique de chercher à comprendre comment manger tout ca, en particulier pour la fondue. Tous les touristes qui se jetaient des regards en coin pour espionner la table d'à côté et voir s'ils étaient sur la bonne piste ou pas.
Quand on revient à la chambre, nos lits sont prêts. Les oreillers croustillent, il y a un genre de surcouche avec des graines qui nous laisse perplexe. En tout cas, l'ambiance de l'auberge, les bains chauds, le bon repas et la chambre japonaise sont totalement dépaysantes et également relaxantes.