Ayutthaya
Le vol est silencieux mais nos voisins sont agités et n’arrêtent pas de faire bouger nos sièges. C’est désagréable mais ça ne m’empêche pas de piquer du nez par petite demi heure. Emilie n’arrive pas à trouver le sommeil, ce sera nuit blanche et films pour elle. 8h plus tard, la lumière revient dans l’avion, on nous sert le petit déjeuner et notre Boeing débute sa descente ! Finalement nous n’avons que 15 minutes de retard lorsque nous touchons le sol thaïlandais !
L’arrivée se fait dans le calme. Le terminal est loin d’être bondé. On passe l’immigration, on récupère nos sacs à dos et nous voici dans le hall de l’aéroport. Devant les guichets des agences de voyage, les groupes s’entassent. C’est le parcours du combattant pour rejoindre les toilettes. Mais il fait plus de 30°C ici, nos vêtements ne sont pas du tout adaptés. On profite donc de la pause pipi pour troquer nos pantalons contre des bermuda / robe. Dire qu’il faisait -3°C hier à Paris !
Nous n’avons rien vu d’autre de Bangkok que l’aéroport et… nous n’en verrons pas plus pour le moment. Nous fuyons l’agitation de la capitale, nous changeons nos euros en bahts (à nous le monopoly) et sautons dans un des nombreux taxis pour rejoindre Ayutthaya ! Le taxi gonfle le prix de la course de 20%, sans doute l’effet touristes. Nous devrions négocier mais nous sommes trop fatigués pour ça. Le trajet de 80 km prendre quasi 1h30. Sur la route, nous croisons de nombreux panneaux noirs immenses qui pleurent la mort du roi. Les thaïs roulent à gauche, c’est assez bizarre pour nous qui ne sommes pas habitués. J’essaye de comprendre le fonctionnement de la circulation mais… soit il n’y a aucune règle pour définir les conditions de doublage, changement de voies, etc. soit… tout le monde les ignore !
Vers midi le taxi nous dépose devant le Ban Boonchu Hôtel à Ayutthaya. Il n’y a que 3 chambres mais elles sont spacieuses. Tout est en bois, on dirait presque un chalet. Devant les chambres une terrasse donne sur un petit jardin très charmant. Le lit nous attire mais il faut résister sans quoi nous risquons de nous décaler encore plus. Notre hôte parle très bien anglais et nous indique où manger, où acheter des tickets de bus pour repartir le lendemain, ainsi que les principaux sites à visiter (il y a plus de 400 temples à Ayutthaya).
Nous commençons par le bus afin d’être tranquille. La cité qui nous paraissait relativement petite sur la carte ne l’est pas tant que ça. Ajouté à la chaleur, la courte marche est épuisante. Jusqu’ici Ayutthaya se résume à une ville qui n’a rien de très mignon. Des routes, de vieilles bicoques… Le seul truc qui nous fait marrer ce sont les poteaux électriques et l’emmêlement des câbles à à peine 2 mètres du sol. On se demande comment cela peut marcher et surtout comment les techniciens font pour s’y retrouver. Le mélange d’odeurs de nourriture, grills pas lavés depuis un bon moment, poubelles, eaux stagnantes est assez horrible. Tellement qu’on en saute le repas de midi. Pendant un moment j’en arrive même à me demander ce qu’on est venu faire ici (et la fatigue n’aide pas). Mais on essaye de ne pas se laisser abattre. Nous achetons deux tickets pour demain 11h30 et on décide de repasser à l’hôtel se changer afin de louer des vélos. Shorts et baskets, nous voilà prêts ! On loue deux vélos au coin de la rue et à nous la visite.
Ayutthaya est l’ancienne capitale du royaume de Siam. Son parc historique, classé au patrimoine de l’humanité regorge de vestiges de temples et statues Bouddha.
Nous commençons par le Wat Mahathat, réputé pour sa tête de Bouddha emprisonné au milieu des racines d’un arbre. En mémoire pour le roi, tous les sites sont accessibles gratuitement jusqu’à fin janvier. Le temple a jadis dû être vraiment impressionnant car ses restes sont très étendus. Il est construit tout en petites briques rouges, ce n’est pas ce à quoi on s’attendait. Rapidement on croise la célèbre tête de Bouddha. Un panneau demande aux touristes de respecter la religion et ne pas poser avec Bouddha, mais à priori tout le monde s’en fiche et les gens font la queue pour prendre un selfie…
On se balade un peu au milieu des ruines puis on remonte à vélo jusqu’au Wat Ratchaburana voisin. Ce temple est plus petit mais impressionne avec son immense tour encore debout.
On reprend le vélo jusqu’à Wat Na Phra Men. Heureusement qu’on a abandonné l’idée de tout faire à pieds, en pédalant cela nous semble déjà loin. Nous avions vraiment mal estimé les distances. Le temple est beaucoup plus récent, et d’ailleurs il ne s’agit pas de vestige comme les autres. Les murs blancs, le toit pointu rouge, et des dorures de partout. Un peu kitch mais très joli. À l’intérieur un immense Bouddha tout en or. Les thaïlandais viennent là pour se recueillir, on ne fera donc qu’une visite rapide et discrète.
Et nous voilà à nouveau à vélo. Il ne faut pas croire, les déplacements sont plutôt désagréables. Les temples du parc historique sont séparés par des routes 4 voies sur lesquelles circulent tuktuk et voiture. Rouler à gauche, même à vélo, c’est déroutant ! S’orienter est assez difficile également. Les panneaux sont rares et une bonne partie n’est pas traduite. Essayer de reconnaître / se souvenir des symboles est impossible. En plus de ça, les ruines se ressemblent souvent. Sur un de nos détours, on croise des éléphants enchaînés qui promènent des touristes chinois. Quand on sait ce que ces pauvres bêtes doivent subir pour devenir dociles… On se range sur le côté en regardant passer l’immense animal… avec un mélange de tristesse et de fascination.
Nous arrivons enfin au Wat Phra Si Sanphet. Le site impressionne avec ses 3 immenses bâtisses en forme de cloche.
On aurait aimé voir également le Wat Chaiwatthanaram qu'on nous a chaudement recommandé, mais il est vraiment loin et on est épuisé. Emilie n’a pas dormi depuis 30h, les batteries sont à plat, je ne pensais même pas que nous en ferions autant le jour de notre arrivée.
Sur le retour, on s’installe au Coffee Old City qu’on nous a conseillé. Le style est assez occidental, c’est pas mal pour un premier repas. On commande deux pad thaï aux crevettes. Avec les boissons, cela nous revient à moins de 6 euros. Le plat est très bon, et ça fait du bien de manger, on commençait à se sentir faible.
On rend les vélos et on retourne à l’hôtel. La fatigue, la chaleur (et le manque d’hydratation ?) nous ont donné deux bonnes migraines. La douche est un délice. À 18h30, extinction des feux… à demain !