Blyde River Canyon
Nous sommes réveillés de très bonne heure par la lumière qui rentre dans notre chambre sans volets, et les cris d'un animal voisin, mais vu l'heure à laquelle nous nous sommes couchés hier soir, cela fait quand même une bonne nuit. Nous prenons le petit déjeuner directement dans notre chambre. Un petit coin salon dispose de deux fauteuils, de thé, café, chocolat et plusieurs bocaux de biscuits. Il n'est même pas 8h quand nous rendons la clé en prenant soin d'éviter les escargots qui s'en donnent à cœur joie dans le jardin et reprenons la route.
Le brouillard est très dense ce matin, on ne voit qu'à quelques mètres devant nous. Si l'on ajoute à ça l'état très médiocre des routes dont les nombreux trous nous obligent à zigzagger, le trajet est épuisant ! Vers 10h, nous atteignons Pillgrim Rest, ancien village minier. Des hommes nous indiquent une place où nous garer, et Isaac et George viennent nous serrer la main pour nous souhaiter la bienvenue. On le sent moyen... Le centre ville est très restreint et quasi tous les bâtiments sont encore fermés, on décide quand même d'en profiter une prendre un café et faire une pause pipi. Le seul restaurant ouvert est le Pillgrim Pantry où nous sommes accueillis par la propriétaire qui nous présente son perroquet. On commande un café, un cappuccino et deux omelettes. Un pur délice ! C'est très simple, quelques oeufs, de la tomate en tout petit dès et du fromage, mais en toute honnêteté c'est la meilleure omelette que j'ai pu manger ! Au loin, on aperçoit deux singes qui jouent. Un petit panneau s'excuse pour le dérangement causés par les laveurs de voiture. Là voilà l'embrouille... On se renseigne un peu, et on apprend que les hommes qui garent les voitures en profite pour les laver et réclament salaire... Elle nous invite à refuser de payer, appeler la police si nécessaire, et nous apprend qu'ils ont déjà été jusqu'à crever les pneus d'une voiture et demander paiement pour effectuer la réparation... Quand nous revenons vers notre véhicule, plusieurs hommes dont Isaac et George arrivent en courant. On vérifie la voiture, tout à l'air bon, elle est même un peu plus propre qu'avant. Un homme nous montre un panneau indiquant "Car wash 300R" devant notre voiture. Il n'était pas là lorsque l'on s'est garés... 20 euros pour avoir essuyé les quelques gouttes de boue ? Ils ne sont pas menaçant, mais on est quand même seul face à 5 personnes dans une rue quasi déserte. Ils essayent de nous prendre par les sentiments "C'est le seul travail d'Isaac". On a bien conscience de notre position privilégiés en tant que riches touristes dans un pays si pauvre, on leur donne donc leur argent et on part... Il faudrait voir à ce que ca ne devienne pas une habitude.
Un peu plus loin, on s'arrête voir le Pinnacle. Il s'agit d'un gros caillou qui semble avoir poussé comme par magie au milieu d'une profonde gorge. Une cascade s'y déverse un peu plus haut. Le temps est couvert, mais il ne pleut pas et le paysage est vraiment beau.
Ensuite, on s'arrête à God's window. Point de vue très décevant si l'on s'en réfère à son intitulé. Le ciel bouché ne doit pas aider, mais on a du mal à se projeter quand même. Les petits singes qui se promènent dans le coin nous emballent bien plus. On se balade sur un petit sentier jusqu'à la Rain Forest. C'est une dense jungle très humide où il semble pleuvoir en continue.
Puis, on fait un détour vers les Lisbon Falls. Ces belles cascades coulent au travers d'une vaste vallée. On adore !
Avant dernier arrêt au Bourke Luck Potholes. Ici débute le Blyde River Canyon, et l'eau a creusé de surprenantes cavités. On a de la chance, le ciel commence à se découvrir.
Enfin, on arrive au Three Rondavels, parait-il meilleur point de vue sur le canyon. Et on ne donnera pas tort. Le panorama est d'une beauté à couper le souffle !
Reste encore 2h de route jusqu'à notre bed&breakfast. Peu après avoir quitté les Three Rondavels, une voiture de police nous fait des appels de phares. On se demande ce que le policier peut nous vouloir. Comme on ne s'arrête pas immédiatement, il met en route le girophare. On ne fait pas d'histoire et on s'exécute. Il nous explique qu'on a roulé à 81km/h en ville (au lieu de 60). On ne comprend pas trop d'où il parle, ici nous sommes sur une route à 100km/h, mais on sent les ennuis arriver, surtout que je suis certain de n'avoir fait aucun excès de vitesse. Le type nous montre une liste de contravention, il commence par les plus graves, puis s'arrête sur la ligne signalant une amende de 1000 rands. Que dire sans risque de prendre bien plus cher ? Rien. Alors je m'excuse et tend une liasse de billets. Il ne prendra pas mon nom, ni ne notera la plaque de la voiture et ne rédige aucun procès verbal. En vrai, on est même pas en colère. On comprend le résultat de la frustration après plusieurs siècles de domination blanche. Surtout que du peu que nous avons pu en voir jusque là, le schéma est toujours le même : le chef est toujours blanc, les employés toujours noirs... Et si l'on repense à ce que subissent les noirs dans nos pays occidentaux, comment les blâmer ? Malgré ca, on est plutôt tendus les quelques fois suivantes où l'on croise des voitures de police.
Notre route passe entre plusieurs réserves privées. On croise de nombreux singes, et même des girafes !! Arrivés à Phalaborwa, après plus de 10h sur la route, on a juste envie de se poser, mais il faut d'abord faire quelques courses en prévision du safari, ainsi que le plein de la voiture. Le pompiste est très sympa, il m'explique que tout le monde est gentil en Afrique du Sud. J'en suis pas si sûr. Avant de partir, il rigole en me réclamant un plus gros pourboire...
Exténués, on s'installe dans notre suite familiale pour 4, et on se repasse les photos de cette journée chargée en découverte. La porte du Kruger Park est située à quelques minutes de là, demain, on attaque le safari !