Safari au Kruger
Le temps est encore bien couvert ce matin, mais ca ne nous empêche pas de profiter des derniers instants avec la vue sur l'Olifant River. On prend notre temps pour déjeuner et se préparer. En dessous, seul un hippopotame fait trempette. Puis, vers 9h, nous prenons la route. Prochain arrêt : le Satara Rest Camp situé dans la région centrale du parc, réputée riche en lions. On veut voir des gros chats !
Nous ferons les 55 km en 2h30 environ, roulant au pas et scrutant l'horizon. Cette zone est beaucoup moins riche en végétation, et les grandes étendues à découvert sont appréciés de toutes les espèces qui sont recherchées par les plus grands prédateurs. Nous croiserons donc beaucoup de girafes, zèbres, gnous et impalas. Ainsi que de nombreux oiseaux, un phacochère et même des éléphants.
Ce n'est pas qu'on soit déjà blasés, on apprécie toutes ces rencontres, mais avouons le, elles n'ont pas l'exaltation de la première découverte, et nous arrivons un peu déçu de ne pas avoir vu le moindre félin. On profite du camp pour soulager nos vessies, et comme il est encore tôt, on se reporte au tableau listant toutes les apparitions d'animaux. En effet, à la réception de chaque camp, deux grandes cartes permettent aux visiteurs de coller des petits aimants représentant les animaux qu'ils ont vus. Quelqu'un a signalé des lions sur la route que l'on vient de prendre... On le sait, il faut aussi beaucoup de chances, à quelques minutes prêts les animaux peuvent ne plus être visibles depuis la route. On décide quand même de repartir pour une petite boucle d'une heure à proximité, il parait qu'il y a des léopards et des guépards. Nous rentrerons à nouveau bredouille, ou presque, on a quand même croisé des girafes, des zèbres, des éléphants et des kudus !
A 13h, notre bungalow n'est pas disponible, mais on a un bon coup de barre, alors on s'installe au restaurant. Pas de vue particulière ici, on a été trop bien habitués dans nos camps précédents. Pour changer un peu de la carte habituelle, on opte pour deux pizzas, c'est la seule pizzeria du le parc. Pas mauvaises, mais beaucoup trop de gras et de fromage. A peine à la moitié on en peut plus. Ca tombe bien, ca fera notre repas de ce soir, et il est l'heure du check-in.
Sunset drive
On s'écroule une heure, on a un rythme tellement décalé ici. Puis, on se prepare pour l'excursion du jour : sunset drive. De 16h30 à 19h30, on va rouler avec un guide. Au programme : coucher de soleil et espérons le, nos premiers lions. Les comptes-rendus des deux jours précédents en indiquent, on croise les doigts.
Le soleil commence doucement à baisser dans le ciel, et on rejoint notre groupe. Le guide est très marrant. Il y a également deux américains très sympas, et plusieurs allemands. Lorsque le guide nous demande si l'on souhaite voir quelque chose en particulier, la réponse est unanime : "cats !!". Il nous dit savoir où il y a des lions dans le coin, alors on se met en route. Il s'aventure sur des petits chemins interdits au public, c'est cool de découvrir de nouveaux endroits. Assez rapidement, il s'arrête et nous indique un lion. Heureusement que l'Américaine est plus douée que nous sinon on serait encore en train de le chercher. En effet, il est couché dans l'herbe et semble dormir paisiblement, seule sa touffue crinière dépasse !
Un bruit le réveille, il ouvre un oeil et lève légèrement la tête, ce qui nous permet de confirmer qu'il y a bien quelque chose de vivant sous ces poils, puis se rendort aussi sec. Nouveaux cris dans le camion, quelqu'un dit voir un second lion juste à côté du premier. En fait, nous n'en verrons que la patte. L'animal dort sur le dos derrière un buisson, seule une de ces pattes arrières est visible. Ca nous fait beaucoup rire. Ces terribles prédateurs ressemblent terriblement à nos chats !
Puis, la balade reprend. Nous croiserons de nombreux zèbres, girafes, et impalas. Également des crânes de buffles. Dans une grosse flaque, deux alligator attendent leur prochaine proie. On traverse de nombreux cours d'eau à sec. En cette saison pluvieuse, l'eau devrait couler en abondance ici... mais cette année est marquée par une grosse sécheresse. Si c'est une bonne nouvelle pour les touristes que nous sommes, c'est terrible pour les habitants du bush, tous les animaux n'y survivront pas. Pendant un bon moment, nous apercevons plus rien mais ce n'est pas grave, le soleil vient de passer sous la ligne d'horizon et le ciel se teinte de magnifiques couleurs. Seul le bruit des appareils photos vient casser notre silence. Sur la fin, nous croisons deux chacals, puis encore un autre qui tente de chasser un steinbock (petite antilope). La nuit va être rude pour les plus faibles. A deux pas du camp, nous tombons sur une famille d'éléphants. Ils ont plusieurs bébés avec eux et sont effrayés par notre présence. Le plus gros se met au milieu de la route et nous fixe, tandis que les petits se réfugient dans le bush en se cachant derrière lui. Tout le monde est à l'abris, mais le plus gros ne nous lâche pas du regard. Le guide essaie de l'impressionner en faisant des appels de phares, puis recule un peu et éteint tout. Mais rien n'y fait, l'animal reste concentré sur nous. Au bout d'un long moment, il fini par bouger un peu. Toute la famille se faufile à nouveau derrière lui pour traverser, et lui aussi emboite le pas. Trop impatient, le guide remet en route la voiture alors que deux retardataires passent, les voilà à nouveau apeurés au milieu de la route... Phares, moteur qui rugit, le camion avance doucement mais bruyamment, on attaque. Les deux éléphants sont terrifiés et finissent enfin par reculer et libérer le passage. C'est un peu triste ces moments où notre présence censée être discrète gêne la vie des animaux. Et un peu flippant aussi.
On est rentré avant 20h. Un peu de pizza, et direct au lit !