Timanfaya, les montagnes du feu
Aujourd'hui, nous partons explorer le parc national de Timanfaya. Sur la route, nous sommes déjà tout excités car on roule vers un nombre impressionnant de volcan. Autour de nous, la végétation est quasi inexistante, le sol est noir de basalte. On pourrait se croire sur une autre planète, et pas la plus acceuillante.
L'accès au parc est réglementé. Dans la zone où il y a le plus de volcan, il y a une seule route de 14km empruntée uniquement par des bus. On laisse notre voiture au parking, et on embarque pour 35 minutes de visite. Il faut avouer que c'est super frustrant d'être là assis dans un bus (derrière une francaise qui ralera en continue), derrière une vitre (teintée qui plus est), sans pouvoir sortir et profiter du spectacle par nous même. Mais compte tenu de l'affluence, s'il n'y avait pas ce vase clos pour protéger le lieu, s'il fallait construire des routes et parking pour tout le monde, ce serait un vrai gachis.
C'est une atmosphère très particulière, on a jamais rien vu de tel. On a l'impression de naviguer sur un océan de désolation. De la lave à perte de vue, sans le moindre signe de vie (si ce n'est quelques tout petits oiseaux, et un semblant de mousse qui commence à pousser par endroit). Le sol varie du noir intense au rouge, on en prend plein les yeux.
De retour au point de départ, on découvre quelques animations. À peine quelques mètres sous nos pieds, la température atteint 200°C. De petites cheminées récupèrent la chaleur, et en y jetant de l'eau, on peut y créer des geysers. Une autre grosse cheminée a été transformée en barbecue.
On profite du restaurant pour acheter des sandwichs à emporter, ca nous fera un pique-nique, et on repart. Le parking s'est bien rempli, il y a même une longue file de voiture qui attendent qu'une place se libère, on a bien fait de venir tôt ! On en verra pas plus ici, car la seule autre facon de s'y balader c'est à dos de chameau et ca ne nous tente pas, mais comme on ne veut pas partir pour autant, on s'éloigne juste un peu de la zone du parc national afin de suivre le sentier de la Caladera Blanca.
Ca commence par une bonne marche à plat dans une rivière de lave, avant de contourner un premier petit volcan pour enfin attaquer l'ascension d'un second plus gros volcan. Le cratère est immense, plus on monte et plus on a l'impression que le sommet s'éloigne. Ca vaut pourtant le coup de persévérer, de si haut, on prend conscience de la petitesse de l'Homme et de la grandeur de la nature. Ca en est euphorisant de se sentir si insignifiants et d'avoir néanmoins le privilège de profiter d'un tel spectacle. La vue est tellement dégagée qu'on discerne même au loin les falaises où nous étions hier soir, et l'île de la Graciosa. Seul les petites maisons du village Mancha Blanca, miraculeusement épargné par les dernières éruptions nous rappelle que nous ne sommes pas seuls sur cette Terre.
On marche sur la crête (en ayant une pensée pour ma maman qui n'apprécierait sans doute pas de se balader là, le vide des deux côtés). Après avoir parcouru à peine un quart du cratère, au terme d'un bon effort, on redécouvre la chaine de volcan dans laquelle le bus nous a baladé ce matin. On s'assied pour se reposer un peu, et également apprécier le moment.
On termine notre tour du cratère, puis on amorce la descente (bien moins fatiguante que la montée) et on reprend le petit sentier au travers de la rivière de lave qui fait mal au pieds. On arrive à la voiture bien fatigués mais tellement satisfaits de cette belle journée !