La Graciosa à VTT
Cap vers le nord ! On rejoint Orzola d'où on prend le ferry en destination de La Graciosa. C'est plutot bien organisé, le port est la seule vraie activité de la ville, on tombe rapidement sur des hommes en gilets jaunes qui nous indiquent où stationner gratuitement, puis nous guident jusqu'au bateau. La traversée est courte en distance mais longue en temps, sans doute un moyen de justifier les 50 euros réclamés, et sur les coups de 11h, on débarque sur l'île de La Graciosa.
Avec ses 27 km2 pour 600 habitants et 4 volcans. Seul les environs du ports sont construits, il n'y a aucune route pavée. Ses petites dimensions en font le lieu idéal pour une exploration à vélo. On passe par le supermarché acheter pain, saucisson, fromage et de l'eau, puis on loue deux VTT. Pneus larges et grosse suspension avant, ce n'est pas ce qu'on trouve habituellement de base à la location. Le loueur nous indique que le sud de l'île est particuilièrement ensablé et donc difficile d'accès à vélo et nous conseille de nous consacrer sur la partie nord.
On se lance sur la boucle au nord, entre deux volcans. On est pas les seuls à vélo, loin de là. Quelques originaux s'y hasardent à pieds tandis qu'une minorité plus faignante se fait déposer en jeep. La piste est par endroit très abimée à cause des jeeps ce qui rend certains passages assez désagréables, mais dans l'ensemble c'est très pratiquable, et ce même si Emilie rale dans les montées.
Dans le premier secteur, on a un peu l'impression de tourner un remake de Mad Max à VTT. L'image peut prêter à sourire mais en vrai c'est très cool. Dans le désert, à vélo, sans aucune inquiétude car il n'y a qu'un seul sentier (pas de risque de se perdre), qu'on est pas loin du port (en cas de soucis technique, on peut rentrer à pieds) et suffisament de passage pour se dire qu'en cas de chute on pourrait trouver de l'aide mais assez peu pour se sentir immergé dans la nature.
On débouche sur une belle plage de sable fin, blanc avec des reflets presque doré. L'eau est bleu turquoise. S'il n'y avait pas ce gros volcan tout rouge en fond, on pourrait se croire sur une île paradisiaque au milieu de l'océan indien. On s'y installe pour pique-niquer. Emilie tente de se tremper les mains dans l'eau et se fait surprendre par une vague qui lui trempe ses chaussures. Elle ne sera pas la seule à vivre cette mésaventure, et s'en sort même bien, on en a vu mouillés jusqu'à la taille. Il faut dire que les vagues sont impressionnantes. Les gros rouleaux se fracassent sur le sable. Malgré le drapeau rouge et l'eau froide, certains se baignent.
Le vent est frais mais on sent que le soleil cogne fort. Je n'ai que ma casquette et mon tour de cou dans mon sac, au moins, ca me permet de protéger mon cou et ma tête, mais je sens déjà que les bras vont prendre cher...
Le deuxième secteur, tout au nord, longe une immense plage. Il y a quelques traces de lave au milieu du sable, une nouvelle fois, tous les contrastes de Lanzarote nous séduisent.
À l'entrée du dernier secteur, le sol devient plus sombre. Il y a une bifurquation. On décide de jouer les curieux et d'aller voir ce qui se cache en contre bas. C"était pas la meilleure idée de la journée car il n'y a qu'un pseudo village à touriste, sans le moindre café ou restaurant où faire halte, et puisqu'on s'est laissé glisser jusque là, ca veut dire qu'il a un bon km de montée à affronter pour revenir sur nos pas. On les fait plus vite qu'on ne l'aurait pensé, mais on déchante un peu en constatant que de l'autre côté de la fourche il faut continuer de monter. De loin, ca ne parait pas grand chose, mais en pratique, avec le sable, les cailloux et les fossés creusés par les jeeps, ca pique ! Heureusement, ca s'équilibre car une fois au sommet, il n'y a plus qu'une douce et longue descente pour revenir au port !
On rend les vélos et on s'installe en terrasse d'un café pour attendre le ferry retour. On constate qu'on a bien cramé, c'était pas le jour pour oublier la crême de soleil... mais ce n'est qu'un détail, on a vraiment passé une journée exceptionelle et hors du temps à La Graciosa.